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Prêtres civiques Les prêtres du culte impérial romain dans les cités de la province d'Asie

n°246

Nom grec : Ἀριστοκλῆς Μολοσσός

Transcription : Aristoclès Molossos

Photo de calendrier Datation : Milieu du Ier siècle après J.-C. (après 42)

Présentation : Aristoclès Molossosa, fils d'Artemidoros, est un personnage bien connu qui s'est illustré par de nombreuses générosités à l'égard de la cité à l'époque de Claude. Sa femme Ammia, fille de Phanias, l'a aidé dans ses entreprises. Ammia a été prêtresse de Iulia Thea nouvelle Déméter, c'est-à-dire de Livie , Aristoclès Molossos, de son côté, a été prêtre à vie de Tibère (1) : W. Buckler et E. Kettenhofen, qui ont vu la pierre, affirment que la place manque pour restituer « [Σεβαστοῦ Καίσ]αρος » et proposent donc « [Τιβ(ερίου) Καίσ]αρος ». L'absence du terme Theos ne pose pas de problème, puisque Tibère n'a pas été divinisé et que l'usage de ce terme dans le culte civique est fluctuant. L'absence de Sebastos est plus surprenante, mais elle le serait encore plus pour Claude, l'empereur régnant. Le plus probable est donc qu'il s'agit bien d'une prêtrise de Tibère, peut-être créée du vivant de celui-ci, puisqu'Aristoclès Molossos est prêtre à vie. Le fils de ce couple, Phanias, apparaît sur la même pierre comme prêtre d'un autre César, peut-être Claude. La famille, particulièrement riche, assume donc la même année trois sacerdoces du culte impérial et est remerciée pour cela par un décret honorifique du Conseil, de la gerousia et du peuple. Ce cumul de fonctions peut être lié à des circonstances particulières. Sous Claude, plusieurs indices montrent une activité particulièrement riche de la cité d'Aphrodisias dans le culte impérial. La famille d'Aristoclès Molossos a peut-être pris en charge ces trois sacerdoces parce que certaines célébrations s'avéraient particulièrement coûteuses pour des raisons que nous ignorons, ou que la cité rencontrait des difficultés. Les autres documents ne mentionnent pas les sacerdoces du culte impérial. Aristoclès Molossos est connu pour avoir financé des travaux importants au théâtre. Une série d'inscriptions (n°3 à 8) trouvées dans les fouilles du théâtre font connaître un véritable programme, réalisé avec l'aide de sa femme Ammia et de son frère Kaikos Papias et achevé seulement après la mort de Molossos par son fils adoptif Hermas. Aristoclès Molossos avait prévu des interventions sur les entrées du théâtre, les bancs, la cavea et les diazoma. Il a également créé une fondation pour distribuer aux citoyens les revenus tirés de ses terres après sa mort, trois fois dans l'année (3) , dans le décret qui met en place ces distributions, la cité remercie Aristoclès à titre posthume pour l'ensemble de ses « générosités » (φιλοδοξίας), liturgies et distributions. Aucune magistrature n'est citée : Aristoclès a essentiellement eu une activité évergétique. Aristoclès Molossos et Ammia ont eu deux enfants : Phanias et Aristoclès Molossos, visiblement mort jeune (9). Phanias disparaît des inscriptions assez tôt , le décret honorifique (1) étant très probablement antérieur aux travaux du théâtre, qui s'étendent jusqu'à Néron, et à la fondation post-mortem, Phanias a dû mourir également avant son père. C'est peut-être pour cette raison que Molossos a adopté Hermas, qui se charge d'achever son œuvre. Il faut noter que les travaux au théâtre sont dédicacés à Aphrodite et aux Augustes (6). La mention d'un Molosseion (8) peut indiquer qu'Aristoclès Molossos a reçu des honneurs héroïques après sa mort, mais nous n'en connaissons pas les détails. Aristoclès Molossos et Ammia sont des descendants d'une famille ayant joué un rôle au moment où Aphrodisias a recouvré la liberté grâce à l'action de C. Iulius Zoilus (9). Bien que restés pérégrins, ces deux personnages font donc partie de l'aristocratie locale de la cité et ont joué un rôle majeur dans l'embellissement d'Aphrodisias au Ier siècle après J.-C. Notes : a Aristoclès est appelé parfois Aristoclès Molossos, parfois seulement Molossos. Il porte le troisième nom « Kaikos » dans une seule inscription, posthume.

Notes : Reynolds 1980 p. 79 , ead. 1982 p. 152 , ead. 1991 p. 16-18 , Mikocki 1995 p. 18-21 , Kettenhofen 1979 p. 115-116.

Source(s) : traduction à faire

Bibliographie : IAph2007 8.113